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 Le Distilbène

Le diéthylstilbestrol (DES) est un diphénol de synthèse aux propriétés œstrogèniques puissantes.

Synthétisé au Royaume-Uni en 1938, il fut d'abord commercialisé en tant que médicament dans ce pays sous le nom de Stilbestrol-Borne, puis dans d'autres pays (dont la France) sous le nom de Distilbène ou encore de Stilboestrol.

D'abord prescrit par des médecins en 1938 aux femmes qui subissaient des avortements à répétition ou des accouchements prématurés, le DES fut alors considéré comme un moyen sécuritaire de prévenir ces avortements à répétition et ces accouchements prématurés. Même si l'on trouva que les femmes enceintes auxquelles on donnait le DES avaient la même proportion de troubles que le groupe témoin, ce médicament continua à être promu, commercialisé et prescrit à grande échelle.Dans les décennies qui ont suivi les premières prescriptions, un certain nombre d'anomalies génitales ont été rapportées chez les enfants nés de mères ayant pris du DES pendant leur grossesse (les « enfants DISTILBENE ») : chez les filles, dès la puberté, ont été rapportées des malformations génitales plus ou moins typiques, des risques augmentés de cancer du vagin et de l'utérus (adénocarcinome à cellules claires), et de nombreux cas de stérilité ; chez les garçons, les effets sont moins visibles, mais il a été rapporté des cas de sténose de l'urètre, des kystes de l'épididyme, des malformations de l'urètre (hypospade), des testicules non descendus (cryptorchidie), et des cas d'hypotrophie testiculaire ainsi qu'une diminution de la qualité du sperme (oligospermie).En 1971, aux États-Unis, la FDA met enfin l'embargo, et interdit la prescription de ce médicament chez les femmes enceintes. Le médicament a ensuite été interdit (chez les femmes enceintes) en 1975 par la Belgique, en 1976 par le Canada, en 1977 par la France, l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, en 1978 par l'Australie, en 1981 par l'Italie et en 1983 par la Hongrie.Mais le mal était fait, et une génération d'enfants exposés au DES in utero est née entre 1940 et 1980.

L'âge de procréer, pour ces enfants, se situe en majeure partie entre 1975 et 2015 : les problèmes génitaux ainsi que les problèmes de stérilité posés par ces enfants devenus adultes représentent un authentique problème de santé publique,Le Distilbène, qui n'a plus jamais été prescrit chez la femme enceinte depuis 1983, continue actuellement d'être prescrit aux patients ayant des métastases de cancer de la prostate, où il a fait preuve de son efficacité.

Historique du Distilbène

En France

En France, il a d'abord été introduit dans les départements d'Algérie, puis en métropole où il a bénéficié d'un visa d'exploitation du Comité Scientifique des Spécialités le 11 février 1945 (modifié en août 1950) pour des indications semblables à celles acceptées par la FDA (désordre du cycle sexuel, ménopause, cancer de la prostate). (En Belgique et en Suisse, il fut mis sur le marché à partir de 1948). Il a été commercialisé en France sous les noms de spécialités Distilbène, Stilboestrol-Borne, Cycladiène et Hexoestrol.En 1974 J.Henry-Suchet décrit le premier cas d'adénose vaginale.En 1975, Barrat (Barrat J, Leger D. « D.E.S or not D.E.S ? », Gynecologie 1986 ; 37: 55-8.) publie le 1er cas français d'adénocarcinome vaginal à cellules claires chez la jeune fille. La publication est accompagnée d'une mise en garde préventive.En Europe, l’Angleterre interdit le DES en 1973, la Belgique et les Pays-Bas en 1975, l’Irlande en 1976.En 1976, s'appuyant sur les décisions d'une commission de pharmacovigilance, le ministère français de la santé supprime l'indication « menace d'avortement» du dictionnaire Vidal.Le 5 février 1977, l'agence française du médicament stipule dans une note :« le fabricant devra signaler que la spécialité est contre-indiquée chez la femme enceinte ou susceptible de l'être : des adénoses vaginales et même des cancers du vagin ont été signalés chez les filles pubères et des jeunes femmes dont la mère avait absorbé du diéthylstilbestrol ou des substances Å“strogéniques voisines pendant la grossesse».La Mutuelle Générale de l'Éducation Nationale (MGEN) adresse à toutes ses adhérentes un questionnaire sur le distilbène.En 1983, un article du journal Le Monde, basé sur la publication des travaux du Dr A. Cabau, fit sensation. En 1986 Dane Morin-Delacroix (ex Mme Hervouet) fut la première à créer une association DES et a mobiliser médias et artistes afin de faire bouger, non sans mal, les hautes autorités.

La recherche systématique d'œstrogènes de synthèse fut très active durant l'entre-deux-guerres. Avant même 1934, Cook et Dodds avaient montré l'activité œstrogénique d'au moins huit formes de stilbènes extraits du goudron. La synthèse du DES par le britannique E.G. DODDSen 1938 intervenait dans le contexte d'un débat sur les propriétés cancérigènes des œstrogènes. Plusieurs indices attestaient la dangerosité de la molécule et pourtant le diéthylstilbestrol fut préféré non seulement à un autre œstrogène de synthèse découvert depuis 1891 - le bisphénol A - mais aussi aux hormones naturelles -purifiées : contrairement aux hormones naturelles, le diéthylstilbestrol pouvait être actif par voie orale.Il pouvait en outre être facilement produit, à faible coût et en grande quantité. Financée par les fonds publics du Medical Research Council la synthèse du diéthylstilbestrol ne fit l'objet d'aucun brevet, ce qui était très attractif pour les laboratoires, notamment américains.

La 3ème génération DES :

Enfants en Souffrance

1) distilbène

2) historique distilbène

3) en Fance

4) 3ème génération

Selon une étude de chercheurs, le Distilbène peut provoquer des effets néfastes sur les générations suivantes. Les petits-enfants d’une femme traitée au Distilbène peuvent présenter encore des risques de malformation. Si les dangers de cette hormone de synthèse sont connus depuis de nombreuses années, les résultats de l’équipe du professeur Charles Sultan, du CHRU Lapeyronie de Montpellier, qui vont être publiés dans la revue Fertility and Sterility, apportent un nouvel éclairage plutôt inquiétant. Les chercheurs pensent que les effets néfastes provoqués par le Distilbène courent sur trois générations. Chez les sujets pour qui une grand-mère avait été traitée, les chercheurs ont démontré que les risques de malformation sont 40 à 50 plus élevés que dans le reste de la population. Ainsi la fréquence de malformation est de 0,2% dans la population. Elle passe à 8,2% chez les garçons issus « de grands-mères Distilbène » note Nicolas Kalfa, chirurgien pédiatre cosignataire de l’étude.

Les petits enfants 3ème Génération - : Problèmes de santé possibles

Les fils du Distilbène et désormais les petits-fils 

Même problèmes que les fils D.E.S.  Il a été constaté que les enfants nés d’une fille Distilbène, ont un risque de malformation grave de l’œsophage (rétrécissement) multiplié par dix. Environ 30% présentent des anomalies testiculaires, telle que des kystes de l’épididyme, des testicules hypoplasiques ou les testicules non-descendus. Un Hypogonadisme marqué (absence de développement des organes sexuels). Des problèmes de fécondité associés aux anomalies des spermes et des semences, sténose urétrale, infection de l’appareil urinaire, douleurs rénales et vésicales, pertes, difficulté d’uriner. Ils encourent un risque plus élevé de contracter le cancer des testicules,doivent pratiquer mensuellement l’auto-examen des testicules, doivent consulter un urologue.

Les filles et petites filles du Distilbène.

Le risque de contracter l’adénocarcinome à cellules claires est environ 1 sur 1000.Environ 45% présentent de l’adénose vaginale (qui peut disparaître avec le temps). Col de l’utérus en forme de capuchon, col ou crête (qui peuvent également disparaître avec le temps). Des modifications cytologiques constatées dans l’examen du frottis du col de l’utérus.Septum vaginal , Irrégularité menstruelle, problèmes de grossesse (grossesse extra-utérine, insuffisance du col de l’utérus, prématurité, fausse-couche pendant le premier ou le mi- trimestre, utérus en forme de T).Les mères du Distilbène peuvent encourir un risque plus élevé de contracter le cancer du sein.Elles doivent pratiquer l’auto-examen des seins chaque mois et subir des examens gynécologiques une fois par an.

 

Lien : INTERVIEW de universcience.tv en 2010 du gynécologue Michel Tournaire, ancien chef de service de la maternité de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris.

                      

                          https://www.youtube.com/watch?v=bBp3JVLAudc

 

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